Pourim

Pourim

Chaque fête juive est en rapport avec un événement particulier vécu par nos ancêtres, à la même période : Pessah la sortie d’Egypte, Chavouot le don de la Torah. Soukot rappelle que les enfants d’Israël ont séjourné, à la traversée du désert, sous la protection Divine dans des « cabanes »(les nuées Célestes selon certains). Roch Hachana, premier jour de l’année, est aussi le départ de la Création. A Kippour, l’Eternel aura pardonné la faute du veau d’or. Hanouka vient mémoriser notre victoire sur les grecques.

D’année en année, à chacune de ces différentes périodes, nous nous retrouvons sous les mêmes « influences » : le soir du Seder de Péssah, comme si nous étions sortis d’Egypte…

Le Arizal enseigne que Pourim est quelque peu différent. Le rav Chimchon Pinkous, zatsal, nous explique citant le Midrach (Esther Rabba 7, 13) que Mordékhaï rencontra Eliyahou Hanavi, lequel lui révéla qu’au Ciel l’extermination du peuple d’Israël était décrétée ! Ahachvéroch et Haman étaient certes les ennemis d’Israël, mais c’est au Ciel que la guézera, la décision avait été prise, que l’autorisation leur avait été donnée.

Or si « un ordre écrit au nom du roi et muni du sceau royal ne peut être rapporté » (Esther VIII, 8), à fortiori celui du décret Céleste. Et donc le vrai miracle de Pourim n’est pas d’avoir été sauvé des desseins de Haman, mais d’avoir trouvé grâce aux yeux de l’Eternel, et d’avoir obtenu l’annulation du décret néfaste. Dans sa grande bonté D… « réveilla » (kavyakhol), dans sa mansuétude l’amour pour Son peuple, avec une intensité comparable à celle du don des premières Tables de la Loi.

Le don de la Torah aux enfants d’Israël à Chavouot s’est fait d’une certaine façon sous la contrainte, l’Eternel ayant renversé la montagne au-dessus de leur tête (Chabbat 88a). L’acceptation de la Torah, elle, s’est faite à Pourim dans un même élan d’amour et de reconnaissance enthousiaste. 

        Le Arizal ajoute que le vrai miracle de Pourim n’est pas seulement dans le fait que D… les sauva (car à chaque fois que les enfants d’Israël font appel à la miséricorde Divine, D… intervient), mais dans le fait que chaque année Hakadoch Baroukh Hou nous accorde ce même amour dans Son infinie bonté, et ce en relation directe avec ce qui se passe en ce moment-même dans le monde.

Le miracle de Pourim s’est déroulé sans intervention de l’homme, par la seule prière qui fit appel à la miséricorde Divine. Lorsque se dévoile l’amour d’Hachem pour Son peuple, les fautes sont effacées et le décret bien que scellé est annulé.

« Esther envoya des habits à Mordékhaï qu’il refusa » (Esther IV, 4). Elle pensait qu’il suffirait d’une « simple » Hichtadlout (démarche), qu’il se rende au palais royal avec des habits (autres que le sac que Mordékhaï portait sur lui), afin de réfléchir ensemble quoi faire dans ces moments difficiles. Mordékhaï refusa, car la seule chose à faire, en la circonstance, était de prier sans autre concours de la part des enfants d’Israël. Il fallait implorer directement la Clémence d’Hachem par la prière et par le jeûne : c’était pourtant Pessa’h, mais ils jeûnèrent : pas de seder, pas de matsa, ni de marror.

Chaque année à Pourim nous pouvons profiter de cet amour d’Hachem et de Sa bonté qu’Il répand dans le monde, sur les enfants d’Israël. Nos Sages ont institué la mitsva de boire du vin jusqu’à ne plus différencier Mordékhaï de Haman, pour bien nous pénétrer que ce n’est pas l’homme qui dirige et qui tient les rênes du monde, et c’est à ce moment de confusion que se penche sur lui la Hachgaha pratit, l’intervention de la Providence divine.

Pourim Saméa’h