Parachat Vayakel – Pékoudé
« Et ils feront une arche en bois de Chitîm. » (Chémot XXV, 10). Le texte s’exprime au pluriel alors que pour tous les autres ustensiles du Michkan, il s’inscrit au singulier « tu feras ».
Le Midrach Rabba (33,3) explique ce pluriel « ils feront » pour le Aron, parce qu’il s’adresse à tous les enfants d’Israël, invités à participer à sa construction. Car le Aron fait allusion à l’étude de la Torah, et tous doivent se sentir impliqués et concernés et de cette façon, ils auront tous une part dans la Torah. C’est donc une halakha particulière pour l’arche sainte.
Curieusement, le verset ramène sa construction à Bétsalel, comme s’il en était l’unique exécutant : « Bétsalel exécuta l’arche sainte (le Aron) en bois de Chitîm » (Chémot XXXVII, 1).
Le rav Sorotskin zatsal, Roch Yéchiva de Telz, explique d’après Rachi, que Bétsalel s’étant particulièrement impliqué dans sa construction, elle fut appelée sous son nom. Beaucoup d’ouvriers ont participé à la construction du Michkan, mais pour l’Arche sainte, seul Bétsalel en avait pris la responsabilité complète afin qu’elle soit conçue selon les instructions précises de la Torah. « Il a donné son âme à sa réalisation ! »
A propos de Yéhochoua il est écrit : « Yéhochoua bin Noun, le serviteur, ne quittait pas l’intérieur de la Tente. » (XXXIII, 11). Nos sages disent qu’il était occupé, chaque jour, à remettre les bancs d’étude pour les élèves venant écouter Moché Rabbénou, son maître. D’après le Iben Ezra, Yéhochoua avait déjà à cette époque cinquante-six ans, cependant la Torah l’appelle Naar (garçon) parce qu’il agissait comme un jeune homme. Et c’est justement par cette conduite qu’il méritera d’être le successeur de Moché.
Pourtant ce n’était pas une fonction de dirigeant, mais plutôt du Chamach de la maison d’étude ? Est-ce que pour cela, il méritait d’être le maillon de la chaîne de transmission de la Torah depuis le Sinaï, comme il est dit (Pirké Avot, ch.I, mich.1) : « Moché reçu la Torah au Sinaï, il l’a transmise à Yéhochoua, qui l’a transmise à son tour aux prophètes?
C’est que Yéhochoua avait pris sur lui la responsabilité de l’étude. Il savait que si les bancs n’étaient pas le matin à la disposition des étudiants, la Torah ne pourrait pas leur être enseignée. C’est ce souci qui lui donna le titre de successeur de Moché, parce que la responsabilité est une qualité de dirigeant.
On peut aussi expliquer que Bétsalel se dévoua entièrement à la tâche, qu’il en fit le projet de sa vie. Même si d’autres sages ont participé à sa construction, Bétsalel s’est démarqué par la qualité de son investissement personnel.
Également, à propos de Moché Rabbénou, qui a consacré toute son énergie à la Torah, elle est désignée comme sienne : « Souvenez-vous de la Torah de Moché, mon serviteur » (Malakhie III, 22). Ou encore « La Torah nous fut ordonnée par Moché. » (Dévarim XXXIII, 4).
Chabbat Chalom Oumévorakh