Parachat Vaét’hanan
Le Midrach Rabba nous révèle que Moché s’est prosterné humblement en suppliant (vaet’hanan) Hachem de le laisser « passer (…) voir ce pays qui est au-delà du Jourdain, cette belle montagne et le Lévanon » (Dévarim III, 25). Les Tossafot nous disent que Moché a prononcé 515 prières, 515 valeur numérique du mot vaéthanan. Cette remarque inhabituelle suggère un enseignement sous-jacent que la Torah nous invite à découvrir.
La Guémara (Taanit 5, a) rapporte un enseignement de Rabbi Yohanan, à propos du verset « Je suis Dieu (…) le Saint qui réside au milieu de toi, Je ne viendrai point dans la ville » (Hochéa XI, 9). Ainsi s’exprime le Saint béni soit-Il : « Je n’irai pas dans la Jérusalem du ciel, tant que Je ne serai pas revenu dans la Jérusalem de la terre ».
On apprend ainsi qu’il existe une Jérusalem céleste, avec son Temple, résidence de la Présence divine. Mais construit par qui ?
La réponse suivante a été donnée au Rav Elhanan Wasserman zatsal par le Rabbi Aharon de Belz au nom de son père le Rabbi Yisssakhar Dov zatsal. Il est enseigné dans la Kabbala que le Saint béni soit-Il et sa « légion » (= ma’hané מחנה ) ont érigé le premier mur d’enceinte de ce Temple. Le deuxième mur fut construit par Abraham Avinou, le troisième par Yitshak, le quatrième par Yaakov. Moché Rabbénou, lui, termine avec la construction du toit.
La valeur numérique du mot ma’hané (Sa légion) est de 103 allusion à 4 x 26 (26 étant la valeur numérique du Nom de D…) en ajoutant 1 (kollel du mot lui-même, soit) 103 + 1 = 104 = 4 x 26.
Le Rabbi de Belz nous révèle donc qu’il existe une relation numérique entre la construction d’un mur et le nombre 103. Abraham, qui a construit le deuxième mur, appellera ce lieu de deux murs, « la montagne de D… (Har – הר) » (Bérechit XXII, 14). Valeur numérique du mot Har, 206, soit 2 fois 103. Ytshak avec l’édifice du troisième mur nommera l’endroit, porteur de trois murs, « le Champ (שדה) » (id XXIV, 63), valeur numérique 309, soit trois fois 103. Enfin Yaakov qui érige le quatrième mur « s’écrit … ce lieu … n’est autre que la maison (בית) de D… » (id XXVIII, 16-17). Valeur numérique du mot maison בית =412, quatre murs, quatre fois 103, quatre fois ma’hané. Et c’est ce que conclut Yaakov en disant : « ceci est la légion du Seigneur! Et il appela cet endroit Ma’hanayim » (Béréchit XXXII, 3).
La contribution de Moché Rabbénou avec la construction du toit sera également de 103, et le Temple céleste ainsi achevé, se trouve en relation numérique avec le nombre de 515 (5 fois 103). Aussi les prières de Moché lui font-elles allusion. Lorsque Moché supplia : « Laisse-moi traverser que je vois cet heureux pays qui est au-delà du Jourdain, cette belle montagne et le Lévanon », nos Sages nous enseignent : « cette belle montagne » c’est Jérusalem, « le Lévanon » c’est le Temple. Moché voulait construire en Terre Sainte, le Temple terrestre, réplique du Temple céleste, et qui durera à jamais.
Chabbat Chalom Oumevorakh