Parachat NOA’H
« La terre était corrompue, toute créature ayant perverti sa voie …», (Beréchit VII, 12). Aussi D… décida d’envoyer le déluge sur terre. Nos Sages (Sanhedrin 108a) nous révèlent que les hommes s’accouplaient avec les animaux, et que « les bêtes aussi avaient corrompu leur voie » (Midrach Rabba 28, 2).
Le Beth Halevi s’étonne : les animaux n’ont pas de libre arbitre, et donc pas de mauvais penchant. De par leur nature ils ne s’accouplent pas avec d’autres espèces, comment se fait-il qu’à cette époque toutes les créatures aient eu ce comportement déviant ?
Il répond qu’un homme, habitué à transgresser, crée en lui comme une deuxième nature, attirée par ce mal, de telle sorte qu’il continuera de fauter, bien qu’il sache au fond de lui-même que ce n’est pas bien. Pis que ça, la faute de ce seul homme peut transmettre cette attirance à tout son entourage, aux hommes, aux animaux, à la végétation et jusqu’à la terre. C’est ce que le verset dit : « Vous avez souillé mon pays » (Yérmiahou II, 7).
Celui qui foulerait la terre à cet endroit perverti, poursuit le Béth Halévi, ressentira lui aussi quelque penchant pour cette même transgression. La génération du déluge avait tellement engendré ces dépravations, qu’elle avait provoqué la perversion des animaux, et leur déviation à s’accoupler avec n’importe quelle bête d’une autre espèce.
L’homme rendra compte (Din vé ‘Hechbon) au Tribunal Céleste. Le Din, c’est le jugement, sur ses propres actions, le ‘Héchbon, ce sont les évaluations : des bonnes et des mauvaises influences induites par ses conduites. La guémara (Haguiga 15) nous dit que le Tsadik recevra, au Gan Eden, la récompense de ses bonnes actions et de celles de son prochain ; du Béth Halévi on comprendra qu’on lui rajoutera celle de son prochain qu’il aura encouragé, et au Rachà la part de Guéhinam qu’il aura provoqué.
« Noa’h était un homme juste, irréprochable » (Id.,9), mais malgré sa grandeur, il n’a pas pu, par son mérite, sauver sa génération, tant l’emprise était forte. Il a eu besoin de l’aide de D… pour s’en dégager, contrairement à Abraham, qui lui, surmonta tout seul les influences négatives de son époque et exerça une influence positive sur son entourage (Midrach Rabba30, 11). « Dix générations de Noa’h … jusqu’à l’arrivée d’Abraham qui reçut en récompense leur salaire à tous », ( Pirké Avoth Ch.5). Parce que toutes ces générations lui ont rendu la tâche plus difficile par l’influence accumulée de leurs mauvaises actions.
Chabbat Chalom Oumévorakh