Parachat Nasso
Est Nazir celui qui fait le vœu d’abstinence de vin, de boisson enivrante, de raisins, frais ou secs…. Le Nazir laissera croitre sa chevelure, il ne se rendra pas impur pour un mort. « Kadosh hou l’Hachem », la Torah le considère comme Saint parce qu’il a voulu s’abstenir en l’honneur de l’Eternel.
Le Even Ezra explique que le terme «Yafli » utilisé par le verset pour dire qu’il fera le vœu (Bamidbar 6,2), vient du mot « Pélé » qui signifie étonnant. Qu’un homme ne soit pas à la recherche des plaisirs de ce monde est chose peu commune. Plus encore la Torah nous dit que « la couronne de son D… est sur sa tête » (6,7). Une couronne qui fait du Nazir un Roi, maître de ses tentations et de ses pulsions, au contraire de ses contemporains restés esclaves de leurs désirs. C’est bien connu que le vin libère les pulsions, et entre autres, peut mener à la débauche. Comme nos Sages nous l’ont enseigné, celui qui voit la Sotta (la femme infidèle) dans son « humiliation », qu’il devienne Nazir. La michna fait cependant précéder le traité de Nazir de celui de Sotta, comme pour nous prévenir.
La Nézirout ne dure que trente jours, on l’apprend du mot « Yihyé », valeur numérique trente (une des rares Guématria que nous trouvons dans le Talmud). Est-ce qu’en une si courte durée, l’homme peut déjà prétendre au titre de Kadoch (Saint)?
Le Rav Leib Hassman explique que le Nazir est jugé sur sa motivation à vouloir être Nazir, à s’éloigner des tentations de ce monde. Il a compris que pour se détacher de la matérialité, il devait faire cette démarche, dont la qualité donnera la mesure de son ascension spirituelle. Son élévation, fut-elle minime, mène le Nazir dans un autre monde, au point qu’au terme des trente jours, il apportera un sacrifice d’expiation « hattat », comme l’explique le Ramban, pour excuser la fin de sa nézirout. Celui qui n’est pas Nazir n’apporte pas de sacrifice, seul celui qui a été Roi et maître de lui-même devra se faire pardonner de ne pas poursuivre.
Cette idée que la motivation est l’essentiel, nous la retrouvons dans la Guémara (Nazir 4b) où Chimon hatzadik nous dit « de ma vie je n’ai mangé le sacrifice d’un Nazir à l’exception du jour où j’ai rencontré un homme de belle apparence, porteur d’une jolie chevelure. Je lui ai demandé pourquoi es tu devenu Nazir ? Il m’a répondu qu’un jour il s’était vu dans le reflet de l’eau et son mauvais penchant tentait de le pousser à la faute. Il avait alors fait vœu de couper ses cheveux en l’honneur d’Hachem ». Chimon Hatsadik l’embrassa sur le front, et lui dit : « Yirbou kamokha nésirim béisrael », que des Nézirim comme toi, il y en est beaucoup dans le peuple d’Israël.
Chabbat Chalom Oumévorakh