Parachat Métsora
Au début de notre Paracha, la Torah nous enseigne comment l’homme, une fois guéri de sa lèpre, devra procéder pour se purifier. Il apportera « deux oiseaux vivants, purs ; et du bois de cèdre, de l’écarlate (d’un ver) et de l’hysope » (Vayikra 14,4).
Mais pourquoi donc devrait- il apporter précisément ces choses là?
Rachi cite la guémara (Erekhin 16b) qui explique la particularité du métsora. Etant donné que sa « lèpre » a été engendrée par la médisance, elle-même conséquence du bavardage, la Torah a imposé pour sa purification une offrande d’oiseaux, lesquels sont réputés passer le temps à jacasser et à babiller.
Quant au cèdre, au ver (dont on tire l’écarlate) et à l’hysope, Rachi explique : parce que les affections de lèpre viennent du péché d’orgueil. Pour sa réparation et sa guérison, il faudra que l’homme abaisse son orgueil au rang du ver et de l’hysope.
Pour le Rambam, les différentes lèpres (celle des pierres de la maison, celle des vêtements comme celle de l’homme sur sa peau) ne sont pas des phénomènes naturels mais relèvent de la Providence divine. Mais est-ce de l’orgueil ou plutôt de la médisance que proviennent ces différentes manifestations de lèpre ?
Le Rav Yaakov Galinski zatsal fait remarquer, page 16a de la même guémara, que les atteintes de lèpre peuvent avoir pour cause sept transgressions : la médisance, le meurtre, le parjure, la débauche, l’orgueil, le vol, l’avarice. La Tossefta (Néguaïm 6,6) explique à propos du verset « … il ira le déclarer au cohen en disant… » (Vayikra 14,35), l’expression « en disant » s’adresse en fait au Cohen qui, lui, fera à cet homme des remontrances et lui dira : « mon fils! Recherche en toi et repens toi, tu trouveras que les affections de lèpres ne surviennent qu’à cause de l’orgueil! »
On peut aussi s’étonner de cette dernière explication, car si les raisons de la lèpre sont si évidentes que doit-il rechercher d’autre cet homme et devoir trouver en lui-même ? Le Rav Galinski nous rapporte, en réponse, les paroles de Rav Haïm Vital zatsal dans son livre Chaaré Kédoucha lequel s’étonne que les Midot (les qualités morales) ne soient pas mentionnées dans la Torah. Pourtant nos sages accordent la plus grande importance aux Midot au point de considérer celui qui se met en colère comme s’il avait pratiqué l’idolâtrie.
C’est qu’en fait les midot sont à la base même de notre comportement. Bien qu’elles ne soient « pas comptabilisées dans les 613 mitsvots, écrit Rav Haïm Vital, elles n’en constituent pas moins les dispositions essentielles à ces 613 mitsvots, à leur réalisation ou à leur abrogation ».
L’arrogance est à l’origine de nombreuses fautes et c’est ce que le Cohen dira à cet homme. Certes sa lèpre a été engendrée par la médisance et, peut- être, par d’autres fautes encore, mais toutes sont dues à l’orgueil. L’homme fier devra chercher en lui-même et reconnaître cette cause première de ses conduites qu’est l’orgueil afin de l’extirper entièrement. La purification du lépreux dépendra donc de la réparation à la source et c’est pour cela qu’il amènera l’écarlate d’un ver et l’hysope. C’est aussi pour cela que « le septième jour il se rasera de tout son poil : sa chevelure, sa barbe, ses sourcils, tout son poil (vayikra 14, 9). Ainsi humilié, il aura réparé la source de ses fautes, sera guéri et « deviendra pur ».
SHABBAT SHALOM OUMEVORAKH
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