PARACHAT ‘HOUKAT

PARACHAT ‘HOUKAT

Grâce au mérite de Myriam, un puits accompagnait les enfants d’Israël dans le désert. « A Kadêch, Myriam mourut (…) Or la communauté manqua d’eau » (Bamidbar XX, 1-2). Après quoi, « l’Eternel parla ainsi à Moché : Prends le bâton et assemble la communauté, toi et Aharon ton frère, et parlez au rocher, en leur présence, et il donnera ses eaux »

           Curieusement, Moché ne parla pas au rocher, mais « leva la main (et le) frappa de son bâton par deux fois ; il en sortit de l’eau en abondance et la communauté et ses bêtes en burent. Mais l’Eternel dit à Moché et à Aharon : puisque vous n’avez pas eu confiance en Moi pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, aussi ne conduirez-vous pas ce peuple dans le pays que je leur ai donné » (Id. XX, 11-12).

          Pourquoi l’Eternel punit-Il aussi sévèrement Moché ? En frappant le rocher Moché donne à boire à plus de trois millions de personnes, et à leurs nombreux bétails : un grand miracle sur un simple coup de bâton ! Le Nom de D… n’a-t-il pas été sanctifié ? Rachi explique qu’il a privé les enfants d’Israël d’une leçon bénéfique : « Si ce rocher qui ne parle ni n’entend, et qui n’a besoin d’aucune nourriture, exécute l’ordre de D…, à plus forte raison nous incombe-t-il de le faire ! » 

          Ce kidouch Hachem n’était pas en soi suffisant, et pas du tout comparable au même résultat obtenu par la seule parole. Le rav Aba Grosbard, zatsal, Machguia’h de la Yéchiva de Poneivitch, nous dit que la Torah montre ici l’importance capitale des petites choses ; leur portée n’est pas toujours perçue par l’homme à sa juste valeur. Nos Sages nous recommandent de faire : « autant attention à une mitsva « légère » comme à celle (qui semble) importante, car tu ne connais pas la récompense, et donc la valeur des mitsvot. » (Avot 2, 1).

Le midrach (Vayikra Rabba 19) dit : « Le simplet s’interroge : comment pourrais-je étudier toute la Torah ? La massekhet Nézikim (traité des dommages) contient trente chapitres et celle de Kélim (lois de pureté des ustensiles) autant. Un homme intelligent se dira : j’étudie aujourd’hui deux Halakhot, aussi demain et ainsi de suite chaque jour ». Il finira par étudier toute la Torah ! Parce qu’il aura compris que l’on ne doit pas négliger l’Etude ne serait ce que de quelques minutes.

Le Rambam dans le Moré Névoukhim explique que la faute de Moché était dans ces paroles empreintes de colère : « Ecoutez, ô rebelles ! » (Bamidbar XX, 10). Un grand comme Moché doit garder son sang froid. Car tout le peuple observait chacune de ses paroles et chacun de ses mouvements.

Le rav Chakh zatsal a précisé que Moché ne s’était mis en colère qu’en apparence pour impressionner les enfants d’Israël. Cependant comme il était pour le peuple l’exemple de référence, il aurait dû se montrer davantage patient. Le Midrach rapporte à propos du verset : « Et (le peuple) suivait Moché du regard jusqu’à ce qu’il fut arrivé à la Tente » (Chémot XXXIII, 8), que les Bné Israël scrutaient chacun de ses pas, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles pour se parfaire à son contact.

Chabbat Chalom Oumévorakh