Parachat ‘HAYE SARAH
Abraham a chargé son serviteur Eliézer de trouver une femme, pour son fils Yits’hak, dans la propre famille d’Abraham à ‘Haran. Eliézer va dans ses prières demander des signes précis pour sa rencontre avec Rivka, laquelle, venue puiser de l’eau, confirmera par son attitude, qu’elle est la femme choisie par Hachem pour Yits’hak. Eliézer se rend donc chez les parents de la jeune fille. « L’homme entra dans la maison (…) On lui servit à manger, mais il dit : Je ne mangerai point, que je n’aie dit ce que j’ai à dire. On lui répondit : Parle. » (Beréchit XXIV, 32-33).
Pourquoi Eliézer refuse-t-il de manger? Le rav Chaül Natanzon, zatsal, explique à partir de Sanhedrin (52b) : « Aux yeux de l’ignorant le Talmid Hakham (l’érudit en Torah) est perçu tel un récipient en or. Après qu’il se soit adressé à lui, l’ignorant ne le voit plus que comme un récipient en argent. S’ils s’attablent ensemble, le Am Haarètz le perçoit comme un récipient de terre cuite qui une fois brisé ne peut plus être réparé. » Plus ils deviennent familiers et plus l’ignorant vient à penser que rien ne les diffère.
Eliezer était un grand érudit, il enseignait toute la Torah qu’il avait reçue de son maître Abraham. Sa proposition de mariage avait beaucoup plus de chance d’être entendue, avant d’avoir commencé à manger, tant qu’il était en estime devant Bétouel et Lavan.
Toutefois, explique le rav Ayzek Chér, zatsal, il n’est pas bon que le Talmid Hakham soit distant, afin d’être davantage apprécié et par suite écouté. Nos sages s’adressent à celui qui veut se renseigner sur sa propre situation spirituelle. Si lorsque tu t’approches d’un ‘Hakham, l’estime que tu lui portes, au lieu de croître, faiblit, sache que tu es un Am Haaretz. Pourquoi ? Parce que tu ne perçois pas les nuances de son comportement, sa grandeur, et les moindres détails du respect de la Torah dans ces actes.
Une autre réponse est donnée par le Alchikh Hakadoch. Le Midrach (Beréchit Rabba 59,14) dit que Eliézer était accompagné par deux anges, l’un pour le protéger et l’autre pour faire sortir Rivka de sa famille. Hagar, servante d’Abraham était habituée dans la maison de son maître à la présence des anges, elle les voyait sur sa route (Beréchit XVI, 7). De même, Eliézer observait leur conduite. Il remarqua que l’un des anges avait échangé son plat avec celui de Bétouel, car ce dernier y avait mis un poison (Midrach).
Si Eliézer avait accepté de manger, Bétouel serait mort avant même qu’il n’ai pu commencer son récit. Il lui aurait été ensuite difficile de demander Rivka en mariage pour Yits’hak. Mais une fois que Bétouel accepta ce mariage et que « pour réponse Lavan et Bétouel dirent : La chose émane de D… même ! Nous ne pouvons te répondre ni en mal ni en bien. Voici Rivka à ta disposition, prends la et pars et qu’elle soit l’épouse du fils de ton maître, comme l’a décidé l’Eternel » (Id.50-51). Eliézer allait donc accomplir simplement le dernier souhait exprimé par Bétouel avant sa mort.
Chabbat Chalom Oumévorakh