Parachat BERECHIT
Le Rambam (dans Hilkhot Mélakhim Ch 9, Hal 1) nous rappelle que des sept mitsvot dites noa’hiques, « six ont été données antérieurement à Adam Harichon : l’interdiction de l’idolâtrie, du blasphème, du meurtre, du vol, les relations interdites, et le devoir de fixer des lois. A Noa’h fut rajoutée la septième mitsva, l’interdiction de manger Ever Min Ha’hay (le membre séparé d’une bête vivante).
A ces « sept lois noa’hiques », D… ajoutera la Brith Mila à Abraham. Abraham, lui-même, instaura la prière du matin (Cha’harit), et à son exemple, Yits’hak instaure la prière de l’après-midi (Min’ha), et enfin Yaakov celle du soir (Arvit). En sus : Yts’hak préleva le Maasser ; le nerf sciatique fut interdit à cause de Yaacov.
En Egypte, Amram reçut encore quelques Mitsvot supplémentaires, jusqu’à la venue de Moché, lequel reçut, lui, la Torah toute entière, qu’il nous a intégralement transmise. »
A propos du verset que nous avons lu cette semaine dans Vézot Habérakha, « L’Eternel est venu du Sinaï et Il a brillé sur le Sé’ir pour eux ! Il est apparu sur le mont Paran (…) de Sa droite est sortie une Loi de feu pour eux » (Dévarim XXXIII, 2), le Midrach nous rapporte que nos sages se sont interrogés à savoir « pourquoi le Saint-béni-Soit-Il est allé à Sé’ir, domaine de Essav, et à Paran, domaine de Yichmaël ? » Et Rabbi Yo’hanan de répondre (Avoda Zara 2b) que l’Eternel est allé proposer la Torah à chaque nation, dans sa langue et qu’elles ont toutes refusé. Seul Israël l’a acceptée, sans discuter.
Essav a argumenté qu’il ne pouvait l’accepter parce qu’elle interdit le meurtre, et Yichmaël parce qu’elle interdit le vol. Surprenant ! Ces deux interdits leur incombaient déjà, comme à toute l’humanité, depuis Adam Harichone, et confirmés aux bné Noa’h. Ils n’ont pas du tout évoqué les six cent six commandements supplémentaires de la Torah qu’il leur aurait fallu ajouter.
Le rav Moché Feinstein zatsal, nous explique d’après un autre enseignement du Rambam (Ch 8 Hal 11), « que le non-juif qui accomplit les sept mitsvot est appelé, juste des nations, et qu’il pourra prétendre à une part au monde futur. Mais ce, uniquement, s’il les avait accomplies puisque l’Eternel les a ordonnées dans Sa Torah, remise à Moché. Par contre, si le non-juif accomplit ces Mitsvot par conviction personnelle, selon son propre jugement, il ne sera pas appelé juste des nations et n’aura pas droit à une part au monde futur. »
C’est justement pour cette raison, poursuit le rav Feinstein, que les non-juifs n’ont pas voulu accepter la Torah. Ils sont prêts à accomplir les Mitsvot, mais à leur convenance, selon leur appréciation individuelle, alors qu’une fois la Torah donnée, ils auraient à pratiquer ces mêmes Mitsvot pour la seule raison qu’elles émanent d’un ordre de D…
Tant que ces interdictions dépendent de leur logique humaine, elles pourraient subir des modifications et des « adaptations », selon leur estimation, en fonction du contexte, ou du moment. Dans certaines situations particulières ils seraient capables de justifier le vol comme le meurtre, Essav interprétant à sa manière sa bénédiction : « Tu vivras par ton épée. » (Beréchit XXVII, 40), et les enfants d’Yichmaël prétendant être obligés de suivre la « tradition » de leur ancêtre qui pratiquait le vol et le rapt.
Un des treize articles de la foi énoncés, par ailleurs, par le Rambam est que la Torah nous a été donnée du Ciel et qu’elle ne sera pas modifiée, ni transformée (‘Has Véchalom) et que les Mitsvot ne subiront aucun changement !
Chabbat Chalom Oumévorakh