Parachat Balak

Parachat Balak

« Qu’elles sont belles tes tentes Ô Yaakov ! Tes demeures Ô Israël ! » (Bamidbar XXIV, 5).

Bien que Bilaam, forcé par l’Eternel, ait béni le peuple d’Israël, en son for intérieur il souhaitait le maudire. Rabbi Yo’hanan enseigne : « Des bénédictions prononcées par ce méchant, on peut déduire les intentions qu’il avait dans son cœur : Il aurait voulu leur souhaiter de n’avoir ni synagogues ni maisons d’étude. »(Sanhedrin 105b).

 Rabbi Aba bar Kahana ajoute que « toutes ces bénédictions se sont retournées en malédictions, quand Israël a péché, à l’exception de la bénédiction des synagogues et des lieux d’étude, comme il est dit : « Et l’Eternel ton D…, a retourné pour toi la malédiction en bénédiction, car l’Eternel ton D… t’aime. » (Dévarim XXIII, 6). Le verset mentionne la malédiction au singulier, et pas toutes les autres. « La malédiction », celle-là uniquement, celle qui aurait concerné les lieux de prière et d’étude, a été retournée en bénédiction.»

Pourquoi cette bénédiction (des synagogues et des maisons d’étude) est-elle la marque de l’amour que l’Eternel porte envers Son peuple Israël ? Et pourquoi a-t-elle été la seule préservée, après qu’Israël ait fauté, contrairement à toutes les autres ?

Le rav Chalom Barzovski zatsal, Admour de Slonim, (Nétivot Chalom) nous donne une belle explication. La particularité de toute bénédiction est qu’elle nous rapproche de l’Eternel vers Lequel elle nous ramène en proximité. Lorsqu’un juif est relié à son Créateur, la bénédiction réside sur lui, l’enveloppe, et le protège. Par contre, lorsque l’homme s’éloigne, c’est là que la rigueur peut l’atteindre. Comme dit le Rambam dans son livre des égarés : « Tout malheur qui est arrivé aux Tsadikim et aux prophètes est survenu alors qu’ils avaient détaché leur esprit, ne fusse qu’un moment, de leur Créateur, car tant que l’homme reste attaché à l’Eternel, rien de mal ne peut lui arriver. » 

Bilaam voulait, à tout prix, éloigner les enfants d’Israël de l’Eternel, afin que s’abattent sur eux toutes les malédictions, rapportées comme sanction, au cas où ils se détourneraient de leur Créateur. Il pensait réussir en les faisant fauter avec les filles de Moav, lesquelles se sont prostituées pour les amener au culte idolâtre du Baal Péor.

L’attachement du juif à son Créateur se fait par le cœur et par l’esprit, comme il est précisé au sujet des téfilin, qu’il nous faut poser sur la tête, siège du cerveau, et sur le bras, à proximité  du cœur. Bilaam espérait détacher les enfants d’Israël de D… : leur esprit par la faute de Baal Péor, et leur cœur par les filles de Moav. C’est ainsi qu’il pensait réussir à rompre leur lien avec le Créateur et la malédiction ne tarderait pas à les toucher lorsqu’ils viendraient à fauter.

Et justement ce qui nous protège de tout éloignement ce sont les lieux d’études de la Torah, qui touchent à l’esprit et les synagogues, lieux de prières, qui sont le service du cœur. C’est donc à dessein que Bilaam vise les tentes de Yaakov et les demeures d’Israël afin que les enfants d’Israël en soient privés, mais l’Eternel renversa ses paroles et il ne prononça que des bénédictions. De plus cette bénédiction-là ne se transformera jamais en malédiction, lors des sanctions. L’Eternel nous donne ces moyens de rester en lien avec Lui, avec la promesse qu’IL annulerait à sa source toute malédiction. C’est la marque d’amour que l’Eternel nous manifeste comme le mentionne le verset : « Car l’Eternel ton D… t’aime. »

Chabbat Chalom Oumévorakh