PARACHAT VAYERA

PARACHAT  VAYERA

« Les hommes (ces anges, venus rendre visite à Abraham) se levèrent de là, et regardèrent (vayachkiphou) dans la direction de Sodome » (Beréchit XVIII, 16). Rachi souligne que ce terme de hachkapha (regard) exprime toujours dans la Torah une idée péjorative. 

Les anges étaient chez Abraham, et c’est bien entendu de chez lui qu’ils se levèrent, pourquoi donc nous préciser : « de là » ? Il semble que la raison de ce regard défavorable, dans la direction de Sodome, soit justement liée au fait qu’ils se trouvaient, là-bas, chez Abraham.

            Le Rav Chalom Chvadron, zatsal, explique que la Torah nous donne aussi, ici, les raisons pour lesquelles Sodome et Amorah furent autant punis. La gravité de toute faute dépend du niveau spirituel de l’homme, et de celui de son environnement. Si Abraham n’avait pas été dans le voisinage de Sodome, on aurait certes reproché leur mauvaise conduite à ses habitants, mais leur châtiment aurait pu être plus indulgent. Mais comme Abraham Avinou habitait tout proche, qu’il était réputé « Baal ‘Hessed », pratiquant la charité et l’hospitalité avec générosité, sa tente ouverte aux quatre vents, la conduite déplorable de Sodome, en regard, était inadmissible.

C’est ce que souligne le verset : « de là », de la maison d’Abraham, qui au troisième jour de la Mila, était assis à la porte de sa tente dans la chaleur du jour, sous un soleil ardant, impatient d’accueillir des invités, qu’il supplia de venir chez lui. « Comment, habitants de Sodome, avez-vous pu devenir ainsi, vous qui habitez si proche d’Abraham ? »

 La proximité du Tsadik est un grand mérite, mais implique aussi une plus grande vigilance. C’est ce que traduisent les paroles de la femme de Sarepta, qui avait accueilli Eliyahou Hanavi. Lorsque son fils tomba gravement malade, elle s’adressa au Prophète pour lui dire : « Qu’avons-nous à démêler ensemble homme de D… ? Tu es venu chez moi pour réveiller le souvenir de mes fautes et causer la mort de mon fils ! » (Mélakhim I, XVII, 18). Nos Sages expliquent : « Avant que tu ne viennes, j’étais considérée comme une Tsadékét, par rapport aux habitants de ma ville, maintenant que tu es là, tu fais rappeler mes fautes. »

 Personne n’est parfait, poursuit le rav Chvadron, mais comparée à son entourage qui n’était pas méritant, cette femme bénéficiait de l’indulgence du Ciel envers ses fautes. La présence du prophète Eliyahou, aurait dû l’encourager à se parfaire, et l’amener à vouloir progresser davantage.

Chabbat Chalom Oumévorakh