‘Hanoucah – Parachat Mikets

Hanoucah

        A l’époque du second Temple, les grecs avaient interdit toute forme de culte juif : pratiques religieuses et Etude de la Torah. Ils avaient aussi rendu impures toutes les huiles qui servaient à allumer la Ménorah. Pour eux, les notions de pureté et d’impureté, invisibles à l’œil nu, étaient inexistantes. C’est pourquoi, dans cette guerre spirituelle contre la Torah, ils s’obstinèrent à rendre impures toutes les huiles du Temple.

Lorsque les ‘Hashmonaïm vainquirent les grecs, ils ne trouvèrent dans le Temple qu’une seule fiole d’huile pure, de quoi allumer le candélabre un seul jour. Un miracle se produisit et elle brûla huit jours. Sept jours, le temps pour se purifier par les cendres de la vache rousse de  l’impureté contractée au contact des morts, et le huitième jour, le temps nécessaire pour fabriquer de l’huile pure. En souvenir de ce miracle, nous allumons chaque année des lumières, pour la fête de ‘Hanoucah, et ce chaque jour pendant huit jours

Certes, dans le cas où tout le peuple d’Israël est impur, il est permis d’allumer en état d’impureté et de reprendre le service du Temple. Mais les enfants d’Israël tenaient à tout faire de la manière la plus stricte face aux grecs. C’est pour cela explique le Beth Halévi que l’on trouve à ‘Hanoucah une particularité unique : à la mitsva « simple », de base, d’allumer une lumière par jour et par maison, s’ajoute le fameux « Méhadrin min Haméhadrin », allumer chaque jour une lumière de plus que la veille pour arriver au chiffre de huit le dernier jour, affirmant notre volonté de faire plus que la simple Halakha, à l’exemple de nos ancêtres qui recherchèrent uniquement de l’huile pure.

Les commentateurs rapportent que la Ménorah représente la Torah Orale, alors que le Aron Hakodech représente la Torah Ecrite. Le Aron fut caché peu avant la destruction du premier Temple, seule la Ménorah était présente au deuxième Temple. On remarquera que la Torah Orale fut mise par écrit à cette époque et que son étude prit une ampleur particulière.

Le rav Moché Chapira, zatsal, fait remarquer que dans la michnat Avot, le premier mentionné sous la forme de « il avait l’habitude de dire » c’est Chimon Hatsadik, un des derniers membres de la grande Assemblée. Jusque là c’est la Torah qui parle, ou D… à travers les prophètes, on ne trouve pas d’enseignement au nom d’un Rav. A partir de Chimon Hatsadik c’est le développement de la Torah Orale et les enseignements seront rapportés au nom des Hakhamim.

Chimon Hatsadik était le contemporain d’Alexandre le grand, roi de Macédoine, roi des grecs. Lorsque se développe leur culture, la prophétie, qui ne trouve plus sa place dans ce monde disparaît, car pour les grecs la prophétie est impensable, inconcevable que l’homme puisse recevoir un message du Ciel. Dans la Beraïta (seder Olam rabba ch 30) il est dit : « L’année où Alexandre fut nommé roi, Malakhie le dernier des prophètes est décédé. A partir de ce jour, écoute les paroles des Hakhamim. » Ces paroles se rapportent la Torah Orale qui jusque-là était étudiée  sous une autre forme.   

Les grecs avaient imposé aux juifs d’inscrire sur la corne du taureau : « Nous n’avons pas de part au D… d’Israël. » La corne du taureau, explique le rav Moché Chapira, zatsal, servait de biberon à l’époque, permettant à l’enfant de boire lentement et par petite quantité. L’intention des grecs était évidente : attaquer le peuple d’Israël dès la naissance.   

Mais les enfants d’Israël sont restés fidèles à leur D… parfois au péril de leur vie, et ont résisté, refusant la vision helléniste du monde. Le miracle de l’huile les aura confortés dans l’idée que la Providence Divine est présente et intervient dans la conduite du monde ! Les jours de ‘Hanoucah sont des jours de lumière pour le peuple d’Israël et un moment de renforcement pour l’étude de la Torah Orale en particulier.

Chabbat Chalom et ‘Hanoucah Saméa’h