Parachat TEROUMA

Parachat TEROUMA

La Torah nous donne dans cette paracha les instructions nécessaires à la construction du Michkan et de ses ustensiles, avec le détail des matériaux et leurs mesures. Ces dimensions comportent parfois des demi-mesures, parfois des mesures pleines.

– Le Aron Hakodech (l’arche sainte) fait « deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de hauteur » (Chémot XXV, 10). Le Baal Hatourim écrit que l’Arche sainte représente la Torah. Ses trois dimensions comportent des demi-mesures, « des mesures brisées », pour rappeler à celui qui étudie la Torah qu’il convient de briser ses pulsions et ses tendances et de rechercher l’humilité.

– Le Choul’han (la table des pains de proposition) est « long de deux coudées, large d’une coudée, haut d’une coudée et demie » (idem 23) ; seule la hauteur porte une demie mesure.

– Quant au Mizbéa’h Hakétorét (l’autel pour la combustion des parfums), ses mesures sont entières, « une coudée sera sa longueur, une coudée sa largeur et deux coudées sa hauteur » (Idem XXX, 2). Sa hauteur fait deux fois la longueur, alors que pour les précédents les hauteurs étaient plus courtes que les longueurs.

– Enfin la Ménorah (le candélabre) n’a pas de mesure précise dans le texte. La première ménorah avait dix-huit palmes de hauteur, mais toutes les tailles sont « cacher ».

Le Rav Chimchon Pinkous zatsal nous révèle à quoi se réfèrent chaque ustensile et ses dimensions : la longueur est une allusion à la quantité, la largeur à la qualité et la hauteur à la « profondeur » de la chose. La notion de demi représente l’association et le lien avec Hachem (comme pour le demi-sicle dans parachat Ki-tissa). Les demies de nos mesures ici, sont donc une allusion à l’attache de l’homme à son Créateur.

– L’Arche sainte (qui représente la Torah) nous invite, dans toutes ses dimensions, à nous relier à D… : la longueur pour une étude en quantité, plus importante que l’étude en qualité, car comme disent nos Sages l’homme doit d’abord étudier, accumuler des connaissances, puis par la suite, réfléchir et commenter chaque enseignement (Chabbat 63b). La hauteur, mentionnée en dernier, nous propose l’approfondissement, l’étude du Sod, qui permet d’atteindre les secrets de la Torah.

– Le Choul’han (la table) évoque la nourriture. La quantité et la qualité de ce que l’homme mange ne comportent pas de demi-mesure ; ce ne sont pas elles qui l’attachent particulièrement à son Créateur. La longueur de la Table est plus grande que sa largeur car la quantité, nécessaire à la survie de l’homme, importe plus que la qualité (le goût) des aliments. Seule la hauteur porte une demi-mesure car c’est elle qui représente « la profondeur ». Lorsque l’homme s’alimente dans une démarche spirituelle, et dans l’intention d’acquérir les forces nécessaires pour accomplir la volonté divine, c’est là qu’il s’attache et s’associe à D…

– Le Mizbéa’h (des parfums), ses mesures sont pleines car il servait à brûler l’encens (la Kétorét) qui est entièrement pour le ciel, l’attachement à D… se faisant automatiquement à travers son service. Et comme il représente les sentiments du cœur vers l’Eternel, sa hauteur devait être plus grande que celle des autres ustensiles réservés à ce monde-ci.

– Enfin la Ménorah (le candélabre), elle symbolise la sagesse et la sagesse n’est pas restreinte, elle n’a pas de mesure précise. Comme le disent nos Sages : (אחד המרבה ואחד הממעיט ובלבד שיכון לבו לשמים) « que l’un en fasse beaucoup et l’autre peu, seules comptent pour le Ciel les intentions du cœur ! »  (Ménahot 110 a). Tout homme peut aspirer à la sagesse selon les possibilités qui lui sont offertes. L’essentiel est dans sa recherche représentée ici par les bras tendus du candélabre. Cette ménorah pouvait aussi être faite de n’importe quel matériau, son but principal étant d’éclairer. C’est aussi le rôle de l’homme de répandre la lumière, d’éclairer autour de lui, avec toutes les capacités qui lui ont été données.

Chabbat Chalom Oumévorakh