Parachat TAZRIA – METSORA

Parachat TAZRIA  METSORA

Notre paracha commence par : « D… parla à Moché en disant : Parle ainsi aux enfants d’Israël. Lorsqu’une femme a conçu et a enfanté un mâle … » (Vayikra 12,1-2). Suivent les lois de la femme qui enfante, celles de la circoncision, celles de la lèpre.

Rachi rapporte que « Rabbi Samlaï a enseigné : de même que la création de l’homme se place dans la Genèse après celle de tous les animaux (domestiques), des bêtes sauvages, et des oiseaux, de même la loi qui le réglemente est-elle formulée après celle (exposée dans la paracha précédente Chémini) des animaux, des bêtes sauvages et des volatiles. » (Sanhedrin 38a)  

Mais pourquoi l’homme a-t-il été créé en dernier ? Nos sages nous donnent plusieurs explications : « Pour ne pas que l’on dise qu’il était associé à la création ; pour qu’il puisse commencer les mitsvot immédiatement ; ou encore pour qu’il ait de quoi se nourrir dès ses premiers instants de vie …

Rabbi Haïm de Vologine, zatsal, (Nefech hahaïm Chaar 1, Ch 6) rapporte une autre raison : D’après le Zohar, l’homme a été créé en dernier afin qu’il ait en lui toutes les forces précédentes de la Création. Ce que souligne le verset, en disant « Faisons l’homme à Notre image. » L’Eternel demanda à chaque élément, déjà créé, de donner une partie de lui-même, à l’homme. Au départ, l’homme n’avait reçu que les forces saintes de la Création, mais après la faute, il en reçut aussi des forces impures.

Alors que les animaux sont, pour toujours, soit purs soit impurs, l’homme oscille entre des moments de « pureté » et des moments « d’impureté ». Aussi son impureté est-elle plus forte, puisqu’elle rassemble celle de tous les animaux impurs réunis. Cependant comme il dispose en lui de la force des anges, il pourra atteindre les niveaux spirituels des plus élevés.

« S’il n’est pas méritant, le Midrach Rabba lui rappelle que le moustique a été créé avant lui. S’il est méritant on lui dira tu as précédé les animaux. » Car comme l’indique Rech Lakich, son âme préexistait à la Création, alors que son corps, formé en dernier, ne lui a été fourni qu’à la veille de Chabbat. De ce fait il se situe avant et après toutes les autres créatures, comme dit le verset « Dernier et premier Tu m’as créé. » (Téhilim 139,5).

Méritant ? Le rav Itsalé Peterbourger, zatsal, commente le verset : « L’Eternel façonna l’homme, – poussière de la terre, – insuffla dans sa face un souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante. » (Bérechit II, 7). « Poussière de la terre », par soncorps ; « un souffle de vie », par son âme. Le méritant est celui qui comprend que l’âme est préexistante et prééminente, et que le corps n’est là que pour la servir et lui permettre de s’accomplir. S’il privilégie son enveloppe corporelle, et sa quête des plaisirs de ce monde, on lui dira : « Le moustique t’a précédé. »

Le Maguid, rav Chabtaï Yidélovitch, zatsal, illustre cette idée par une parabole. Celle de l’homme qui vit un attroupement au marché autour des amandes vendues à un cinquième du prix habituel. Il s’empressa d’en acheter pour toute sa famille et ses proches. Une fois arrivé chez lui, quelle déception ! Il s’y trouvait beaucoup d’écorces absentes d’amande. De retour chez le vendeur, il vient protester contre cette escroquerie. Le vendeur lui répond en souriant : « Lorsque tu achètes des amandes cinq fois plus chères, tu vas en jeter les écorces pour près de la moitié du poids. Tu paies donc les écorces beaucoup plus chères que ce que je t’ai vendu, tu devrais me remercier. L’acheteur s’efforça de lui expliquer que des écorces sans amandes personne n’en veut. De même l’enveloppe matérielle n’a de valeur que lorsqu’elle supporte véritablement l’âme et qu’elle est riche de sa spiritualité.    

Chabbat Chalom et Hodech Tov Oumévorakh