Parachat Nitsavim-Vayélekh

Parachat Nitsavim-Vayélekh

Une fois tous les sept ans, à la fin de l’année sabbatique, lors de la fête des cabanes (Soukot), nous avons la Mitsva de Hakhel, celle de nous rassembler au Temple à Jérusalem, pour écouter la lecture du livre de Dévarim de la bouche-même du Roi d’Israël, comme il est dit : « Rassemble (hakhel) le peuple entier, hommes,  femmes et enfants ainsi que l’étranger qui est dans tes portes, afin qu’ils écoutent et s’instruisent et révèrent l’Eternel votre D… » (Dévarim 31,12).

La Guémara (dans Haguiga 3a) nous rapporte que Rabbi Yoh’anan ben Béroka et Rabbi Eléazar ben H’asma, en visite chez leur maitre Rabbi Yéhochouà à Péki’in, lui rapportèrent l’enseignement suivant du Beth-Hamidrach, au sujet de notre verset : « rassemble le peuple, hommes, femmes et enfants… ». C’était Rabbi Eléazar ben Azaria  qui enseignait ce jour là. Il s’interrogeait : « si les hommes venaient pour étudier la Torah, les femmes pour écouter, les enfants, que venaient-ils y faire ? » et il répondit « pour donner du mérite à ceux qui les amenaient ! ». Rabbi Yéhochouà, qui avait dû insister pour qu’ils le renseignent (étant ses disciples, ils n’osaient pas parler en sa présence) s’exclama avec enthousiasme : « une si belle perle était dans vos mains et vous avez failli m’en priver ! »

Si les femmes venaient pour seulement écouter et non pas pour étudier et comprendre, on peut aussi se demander quel en était l’intérêt ? Le Ben Ich Hay dans son livre Ben Yehoyada explique que leur âme s’en imprégnait de sorte que,  plus tard, dans le Gan Eden, elles étudieront et comprendront comme le révèle  le Zohar Hakadosh. Elles sont des centaines de milliers de femmes qui étudient dans le Gan Eden et suivent les enseignements de Batya (la fille du Pharaon), de Yokheved (la mère de Moché), de Miryam ou de Dévorah  les prophétesses.

Les enfants, par contre, occupés à leurs jeux et qui ne sont pas du tout attentifs à cette lecture, n’en tireraient, comme seul profit, que celui d’avoir permis à leurs parents de recevoir une récompense. Cependant le Ben Ich Haï rajoute que les enfants, personnellement, tireraient plus tard aussi un bénéfice, dans le fait qu’ils seraient enclins, toute leur vie, à vouloir assister et participer à tout rassemblement en l’honneur de la Torah ; et c’est en cela que les parents trouvent du mérite.

Rabbi Yehochouà (dont Rabbi Yoh’anan ben Zakaï disait « heureuse la mère qui l’a enfanté ») se posait justement la question de savoir l’intérêt pour un nourrisson d’entendre des paroles de Torah?  C’est que sa mère l’amenait, chaque jour, dans son berceau, à la maison d’étude pour qu’il écoute les paroles de Torah des Sages de sa ville (Barténora sur Avot 2, 8).

La « perle » que Rabbi Yoh’anan ben Béroka  lui dévoile est que l’âme du nourrisson, qui n’est pas encore occupé à des jeux (comme l’enfant plus grand) sera elle aussi imprégnée des paroles de Torah, tout comme celle de la femme. Et c’est ce qui lui aura permis, par la suite, de devenir Rabbi Yéhochouà, le grand Talmid Hakham qu’il était.

Chabbat Chalom Oumévorakh