Parachat  Ki TETSE

Parachat  Ki TETSE

Le Tour (Ch 581) rapporte au nom du Pirké de Rabbi Eliezer « qu’à Roch Hodech Elloul, l’Eternel a dit à Moché : « Monte vers Moi au sommet de la montagne. » Les enfants d’Israël ont alors sonné du Choffar pour proclamer : « Moché est monté sur la montagne » afin qu’ils ne fautent pas une seconde fois comme lors du veau d’or.

Par cette « sonnerie », L’Eternel s’est « élevé » comme il est dit : « D… s’élève dans les hauteurs parmi les acclamations (Téroua), l’Eternel au son du Choffar  » (Téhilim XLVII, 6). C’est poursuit le Tour, la raison pour laquelle nos sages ont institué de sonner du Choffar, tout le mois de Elloul, et ce afin d’inviter les enfants d’Israël à se repentir : « Que le Choffar sonne dans la ville, le peuple ne serait-il pas en émoi ? » (Amos III, 6). »

 Le Midrach explique ailleurs que ce verset « l’Eternel s’élève (…) au son du Choffar » se rapporte au Choffar de Roch Hachana. Peut-on alors dire que celui du mois de Elloul, institution de nos sages, soit équivalent à celui de Roch Hachana qui, lui, est un commandement de la Torah ?

Le Rav Koppelman zatsal avait l’habitude de dire que le Choffar d’Elloul est très cher aux yeux de l’Eternel en ce qu’il a été établi par les hommes, pour éviter l’erreur de calcul à l’origine du veau d’or, pour se protéger de la faute, et revenir vers le Créateur. Par contre le Choffar de Roch Hachana est un ordre du Ciel que l’homme va honorer mais qui n’est pas de son initiative.

Le Choffar a, entre autres, la faculté de perturber le Satan, et de l’affaiblir. De ce fait, il nous sera plus facile de dominer nos pulsions et nos tentations, et de nous écarter de toutes nos « bonnes excuses », de toutes nos interprétations erronées. Dans (Beréchit I, 26) à propos du verset : « Faisons l’homme à notre image », D… s’adresse aux anges. Cependant cela laisserait sous-entendre qu’ils aient participé à cette création. Nos sages nous mettent en garde : « Qui « veut » se tromper, trouvera moyen de le faire. »

Encore faut-il « entendre » le Choffar. « Si le Choffar retentit dans la ville, le peuple ne restera pas indifférent », certes mais à condition qu’il l’entende. A la sortie d’Egypte « Yithro a entendu tout ce que D… avait fait pour Moché et pour Son peuple, lorsque l’Eternel avait fait sortir Israël de l’Egypte » (Chémot XVIII, 1). Il n’était certainement pas le seul à avoir eu vent de tous les miracles, mais il fut cependant le seul à réagir à ce qu’il avait appris. C’est ce que la Torah veut dire par le mot « entendre ».

Le Rav Shvadron zatsal rapportait l’image suivante. Un homme au volant de sa voiture est à l’arrêt en plein milieu de la route. Le conducteur derrière lui klaxonne, mais il n’avance toujours pas. Lorsqu’après des sonneries répétées il dirait : j’ai entendu ! L’autre conducteur lui dira : « Mais si tu as entendu, avance donc ! »

A nous aussi d’entendre ces sonneries du Choffar, de les entendre et d’avancer, d’avancer vers notre Créateur dans le désir d’améliorer notre conduite pour qu’elle soit agréée par le Maître du monde.  

Chabbat Chalom Oumévorakh