Parachat Ekév
« Et le Seigneur me remit les deux tables de pierre, burinées de son doigt divin… Et je redescendis de la montagne… et je vis… vous vous étiez fait un veau de métal… et je saisis les deux tables, je les jetai de mes deux mains, je les brisai à vos yeux. En ce temps-là, l’Éternel me dit: « Taille toi-même deux tables de pierre pareilles aux premières… Et l’Éternel grava sur les tables la même inscription, les dix paroles qu’il vous avait fait entendre sur la montagne » (Dévarim 9,15-10,1).
La Torah a été donnée aux Bné Israël, une première fois à Chavouot, avant la faute du veau d’or, puis une deuxième fois le jour de Kippour (après que Moché ait brisé les premières Tables). Il existe une différence marquante entre les deux Tables de la loi, directement liées aux circonstances de leur attribution.
Les premières Tables nous venaient du Ciel, entièrement, la pierre comme l’écriture. La pierre des deuxièmes Tables venait, elles, de la terre si l’écriture restait toujours celle du Ciel. Les pierres représentent le cœur de l’homme sur lequel seront gravées les paroles de la Torah. Les premières convenaient au cœur pur, tourné vers le ciel. Le « mauvais penchant » y était absent, complètement annulé devant la Vérité. Les deuxièmes, après la faute du veau d’or, correspondent au cœur de l’homme qui n’est plus le même, et qu’il faudra travailler afin de l’améliorer.
Si les premières Tables n’avaient pas été brisées, l’oubli n’aurait pas existé. C’est pour cela explique le Rav Gordon de Telz zatsal, que Moché les a détériorées. Voyant le peuple danser autour du veau d’or, il s’est dit « si je leur laisse ces Tables, un homme connaissant toute la Torah, s’il fautait malgré son érudition, profanerait le Nom Divin ». Les deuxièmes Tables apportent l’oubli de telle sorte que celui dont les actes ne seraient pas au niveau de son savoir, celui-là, viendra à oublier la Torah qu’il aura étudiée.
Les morceaux des premières Tables se trouvent placées dans le Aron Hakodesh, à côté des deuxièmes. Ils n’ont pas été enterrés. Pourtant si le peuple d’Israël n’est plus du niveau spirituel de ces Tables, elles ne devraient plus avoir leur place parmi nous.
Rav Dessler zatsal explique que l’homme peut par sa persévérance retrouver le niveau des premières Tables et c’est pour cela qu’elles n’ont pas été cachées. Elles restent le modèle de ce à quoi l’homme doit aspirer. Certes le travail sera plus dur mais il sera toujours accompagné d’une grande aide du ciel.
Chabbat Chalom Oumévorakh