Chévii chél Pessah
La traversée de la Mer Rouge
Avant que la mer ne se referme sur les égyptiens, « l’Eternel fit peser sur l’armée égyptienne une colonne de feu et une nuée, et jeta la perturbation dans l’armée égyptienne; et Il détacha les roues de ses chars, les faisant ainsi avancer pesamment. » (Chémot 14, 24-25)
Rachi explique au nom de la Mékhilta: « la colonne de nuée est descendue dans la mer et en a fait comme de la boue. La colonne de feu l’a portée à ébullition et les sabots des chevaux se sont détachés. Les roues ont été brûlées sous l’effet du feu, les chars ont alors été traînés, et leurs occupants si violemment secoués que leurs membres ont été fracassés. »
On peut s’étonner sur le pourquoi de ces miracles, survenant juste avant que la mer ne se referme sur les égyptiens car ils furent de toutes manières noyés et pas un n’en réchappa.
La Guémara Erekhin (15a) nous apprend que les enfants d’Israël se sont dit: « de même que nous remontons de ce côté, eux aussi, remontent d’un autre côté (nous poursuivent). »
Les Tossafot s’étonnent, comment, à ce point, les enfants d’Israël pouvaient-ils n’avoir pas confiance en l’Eternel, qui leur avait fait tant de miracles? C’est que, répondent les Tossafot, les enfants d’Israël ne sont pas sortis sur la rive d’en face, la mer s’est ouverte en arc et ils sont ressortis un peu plus loin sur la même rive. Ils pouvaient donc penser que les égyptiens, les attendraient à leur sortie.
C’est pourquoi, explique l’auteur du « Arvé Nahal », les miracles mentionnés plus haut étaient nécessaires. La mer s’étant ouverte en douze couloirs, un par tribu, comme nos sages nous l’indiquent, il y avait donc douze demi-cercles, douze arcs, de longueur croissante. La tribu qui a emprunté l’arc le plus long a mis plus de temps à sortir, et les égyptiens qui auraient poursuivi l’arc le plus court auraient donc pu sortir avant que la mer ne se referme. C’est pourquoi, « les sabots des chevaux se sont détachés, les roues ont été brûlées sous l’effet du feu, les chars ont alors été traînés, les faisant ainsi avancer pesamment. Le premier égyptien ne put sortir de la mer avant que le dernier des enfants d’Israël n’en soit sorti.
Toutefois nous découvrons là un autre miracle d’Hachem, les égyptiens perdirent sur le moment leur présence d’esprit et toute tactique de guerre. Ils auraient pu diviser leur armée en deux et une partie, attendre sur la même rive plus loin, les Bné Israël à leur sortie. Mais les égyptiens se jetèrent à leur poursuite sans réfléchir et périrent dans la mer.
Hag Saméah et Chabbat Chalom