Parachat  Vaéra

Parachat  Vaéra

« Le fleuve regorgera de grenouilles, elles remonteront et envahiront ta demeure, et la chambre où tu reposes, et jusqu’à ton lit ; les demeures de tes serviteurs, celles de ton peuple, et tes fours et tes pétrins. » (Chémot VII, 28).

La Guemara (Pessahim 53b) nous dit : « Pourquoi ‘Hanania, Mishaël, et Azarya ont-ils préféré se laisser jeter dans la fournaise par Nabuchodonosor plutôt que de s’incliner devant sa statue (Daniel III) ? Par un Kal Va’homer (raisonnement a fortiori) : si déjà les grenouilles, qui n’ont pas l’obligation de sanctifier le Nom Divin, n’ont pas hésité à se jeter dans les fours brûlants, à plus forte raison, nous, qui avons le commandement de Le sanctifier, nous, n’hésitons pas. »

Le Midrach Rabba (Chir Hachirim 7, 8) rapporte, dans le détail, les événements de l’époque : « D’après Rabbi Chimon Bar Yohaï, Nabuchodonosor avait érigé une statue, et désigné trois représentants pour chaque peuple, afin qu’ils se prosternent devant elle. Choisis parmi les Bné Israël, ‘Hanania, Mishaël et Azarya, allèrent demander conseil à Daniel qui les envoya chez le prophète Yéhézkel. Celui-ci leur proposa de s’absenter le jour venu. Mais ils lui répondirent que leur absence ne serait pas remarquée, et que l’on pensera qu’ils s’étaient eux-aussi prosternés. Il valait mieux s’y rendre, afin que l’on sache que le monde entier s’était incliné devant la statue, à l’exception de ‘Hanania, Mishaël et Azarya. Le Nom Divin serait alors sanctifié ! »

Yéhézkel leur dit d’attendre qu’il questionne le Ciel (pour savoir si ces trois Tsadikim seraient sauvés). L’Eternel lui répondit qu’Il ne les sauverait pas, car au départ ils avaient dit au roi : « Si notre D… que nous honorons est capable de nous sauver, il nous sauvera bien de la fournaise ardente ainsi que de ta main. » Mais après la réponse de Yéhézkel, ils lui dirent : « Et sinon, sois bien assuré Ô roi ! Que nous n’honorerons point ton dieu et n’adorerons pas la statue en or que tu as érigée ! » (Id. 17-18). Ils étaient décidés, prêts à mourir pour la sanctification du Nom de D … !

Aussitôt après, l’Eternel s’adressa à Yéhézkel pour lui dire : « Bien sûr que Je vais les sauver mais ne leur dis rien ! » Les commentateurs expliquent que celui qui est prêt à se sacrifier en pensant qu’il sera sauvé ne le sera pas, mais eux qui étaient prêts, bien que sachant que D… ne les sauverait pas, méritaient d’être épargnés. C’est pourquoi Harane, lorsqu’il a été jeté dans la fournaise (à Our Ouasdim) n’a pas été sauvé comme Abraham son frère. C’est qu’il s’était dit : si Abraham est sauvé, je serai de son camp sinon je choisirais celui de Nimrod. Parce qu’il pensait être sauvé, Harane ne le fut pas et il périt brûlé (Rachi Beréchit XI, 28 au nom du Midrach Rabba).

L’ange Gabriel descendit sauver ‘Hanania, Mishaël et Azarya, refroidissant la fournaise. Nabuchodonosor fut stupéfait : « Je vois quatre hommes, débarrassés de liens, circuler au milieu du feu, sans qu’ils n’aient aucun mal et l’aspect du quatrième ressemble à celui d’un être divin ! » (verset 25). Il s’exclama alors : « Combien grands sont Ses miracles et puissants Ses prodiges ! Son règne est un règne éternel, et Sa domination s’étend d’âge en âge. »

          Rabbi Yitshak dit (Sanhédrin 92b) : « Si l’ange n’était pas venu frapper sa bouche pour le faire taire, il aurait amoindri toutes les louanges que le roi David a dites dans son livre des Psaumes.» Le rabbi de Kotsk s’étonne, c’est le Ciel qui empêcha Nabuchodonosor de poursuivre ! La réponse est simple poursuit le rabbi : une petite claque du revers de la main de l’ange et Nabuchodonosor s’arrêta net, tandis que David Hamélékh qui fut pourchassé et éprouvé pendant de longues années, lui, malgré tout n’arrêtait pas de chanter les louanges de son Créateur…

Chabbat Chalom Oumévorakh