Parachat Michpatim

Parachat Michpatim

Notre paracha contient un grand nombre de Mitsvot promulguées au mont Sinaï, et se rapportant particulièrement à la vie sociale.

A propos du verset : « Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne soit pas envers lui comme un usurier ; ne lui imposez pas d’intérêt » (Chémot XXII, 24), Rachi rapporte l’enseignement de Rabbi Yichmaël : « Chaque fois que la Torah emploie la conjonction Si, il s’agit d’une éventualité facultative, à l’exception de trois cas, dont celui-ci. » Le verset doit donc être compris dans le sens de « lorsque tu prêtes » et non pas « si tu prêtes » (Roch Hachana 3 a).

        Les commentateurs s’interrogent : pourquoi la Torah utilise-t-elle ce terme, qui généralement désigne une option facultative, alors qu’ici c’est une obligation. Le Or Ha’Haïm Hakadoch explique que le verset nous fait ici une allusion : « Si (textuellement) de l’argent tu prêtes » c’est-à-dire : si tu as de l’argent, en plus de ce dont tu as besoin, alors sache que cet argent t’a été donné pour le prêter à ton prochain.

L’Eternel donne à tout un chacun ce dont il a besoin, s’il se trouve que tu as davantage d’argent, c’est qu’Il te l’a donné pour en faire profiter les autres. Et pourquoi l’Eternel agit-Il ainsi ? Simplement pour te donner du mérite, puisqu’Il aurait pu le donner, lui-même, directement aux pauvres. Ou encore, c’est parfois, parce que le pauvre doit recevoir son argent sous forme de prêt et subir malheureusement une certaine honte qui découle de cette situation.

        Le Alchikh Hakadoch rapporte la Guémara (Baba Batra 131b) qui dit que si quelqu’un lègue par écrit, avant sa mort, tous ses biens à l’un de ses enfants, sans désigner les autres, on considérera qu’il l’a simplement nommé responsable de ses biens, qu’il lui faudra ensuite partager entre tous les frères. Pourquoi ? Parce qu’il est impensable qu’un père favorise un de ses enfants plus que les autres, son intention était qu’il voulait le nommer tuteur de ses biens.

Nous sommes tous enfants de notre Père céleste comme il est dit : « Vous êtes les enfants de l’Eternel votre D… » (Dévarim XIV, 1) et donc poursuit le Alchikh, lorsque D… favorise un de ses enfants et lui donne plus d’argent qu’à un autre, c’est qu’il l’a nommé responsable de cet argent pour le prêter et aider ses autres frères.

Les termes de notre verset « au pauvre qui est avec toi » pourront donc être expliqués ainsi : « la partie du pauvre qui est chez toi », et donc que tu te dois de gérer mais elle ne t’appartient pas ! Rachi rajoute : « Si tu te mets à sa place et que tu te trouves être dans le besoin, tu n’auras pas de mal à le faire ». N’oublions pas le verset qui dit : « C’est à Moi qu’appartient l’or et l’argent, parole de l’Eternel » (‘Hagay II, 8). 

Chabbat Chalom Oumévorakh